Langues médiévales ibériques
domaines espagnol et portugais
- ISBN: 9782503504704
- Editorial: Brepols Publishers
- Fecha de la edición: 2012
- Lugar de la edición: Turnhout. Bélgica
- Colección: L'Atelier du Médiéviste
- Encuadernación: Rústica
- Medidas: 24 cm
- Nº Pág.: 540
- Idiomas: Francés
La Péninsule ibérique, qui est une unité géographique évidente (aux yeux des étrangers…), devient au Moyen Âge, une fois passée la phase d’unité wisigothique, une zone de particularismes politiques et de grande diversité culturelle. Cette complexité s’exprime particulièrement dans la variété des langues vulgaires.
Au sud, l’arabe joue un rôle notable dans la culture écrite – et c’est là une des principales originalités hispaniques par rapport au reste de l’Occident médiéval –, mais il voisine avec des dialectes romans dits « mozarabes », employés massivement dans la communication verbale. Au nord, la différenciation politique, entre le VIIIe et le XIIe siècle, renforce la diversification linguistique, avant que des processus d’expansion et de centralisation, entre le XIe et le XVe siècle, ne conduisent à la domination – au moins à l’écrit – des normes linguistiques castillane (dans le centre de la Péninsule) et galégo-portugaise (à l’ouest), aux dépens de dialectes qui leur sont de toute façon assez proches (léonais, navarrais, aragonais) et aussi aux dépens l’arabe. Enfin, à l’est, le catalan, qui franchit les Pyrénées, appartient aux langues d’oc, et les régions ibériques catalanophones, qui sont d’ailleurs d’une richesse documentaire sans pareille, ont une histoire très liée au monde Franc, depuis l’intervention carolingienne ; pour ces raisons, ce domaine linguistique est exclu de ce volume – comme le basque et l’arabe en tant que tel.
C’est de cette richesse que ce livre veut rendre compte. Sans être aussi précoce que les pour langues germaniques, l’emploi des langues vulgaires ibériques à l’écrit s’observe assez tôt, à partir du début et plus encore du milieu du XIIIe siècle, et surtout il devient rapidement massif, en complément du latin : il est donc essentiel, à qui veut étudier et comprendre l’histoire des populations médiévales de la Péninsule ibérique, d’accéder aux textes rédigés dans ces idiomes – d’autant plus que les écrits du bas Moyen Âge constituent, au moins autant qu’ailleurs, la plus grande masse de la documentation conservée.